Comment enseigner à la nouvelle génération d’hyper-connectés ?

Comment enseigner à la nouvelle génération d’hyper-connectés ?

Par nouvelle génération d’hyper-connectés, j’entends la génération Z, celle des enfants et des adolescents d’aujourd’hui.

Pour définir cette génération, c’est simple, c’est la génération Y puissance 10 : hyper-connectée, hyper-technologique, hyper-émotive, réel et virtuel se chevauchent, etc.

Lors de mes interventions, je vois certains professeurs médusés par les comportements de cette nouvelle génération d’enfants.

Comment enseigner en prenant en compte ces nouveaux comportements ?

Comment captiver l’attention d’enfants ayant l’habitude d’être hyper-stimulés ?

En tant qu’enseignant, quelle posture adopter pour continuer à apporter de la valeur dans votre métier ?

Ces questions, vous vous les posez peut-être en tant que professionnel de l’enseignement. Cet article vous donnera des éléments de réponses en 6 points.

1.     Utiliser des supports interactifs pour apprendre

Cela ne vous a pas échappé, la génération Z est née avec un téléphone, une tablette ou tout autre gadget électronique au bout du bras. A peine l’enfant sait-il marcher qu’il apprend déjà à tapoter sur le smartphone ou la tablette de ses parents. Ses sens et son attrait pour la technologie sont aiguisés.

Cela a pour conséquence que les supports d’enseignements classiques, tels que les cahiers et les livres, deviennent moins attirants aux yeux des jeunes écoliers.

En tant qu’instituteur ou professeur, osez incorporer la technologie dans vos supports d’apprentissage. Certaines écoles équipent d’ailleurs leurs classes de tablettes tactiles. Ce support moderne permet l’interactivité et apporte de l’innovation dans les méthodes d’apprentissage.

2.     Accepter que toute la connaissance soit déjà accessible

Avec Internet et Wikipédia, toute la connaissance humaine est accessible librement en quelques clics. Connaissant le programme d’un cours, les élèves peuvent alors s’informer d’eux-mêmes sur le net avant que le professeur n’ait encore donné son cours. Ce qui peut se révéler frustrant pour ce dernier qui fait face à des réflexions du type « Mais monsieur, j’ai déjà appris cela sur Internet ! »

C’est néanmoins un pas que vous devez faire en tant que professionnel de l’enseignement : les élèves ont maintenant la capacité d’apprendre sans vous !

Alors, me direz-vous, quelle place occuper en tant qu’enseignant ? C’est ce que nous allons voir avec le point suivant.

3.     Alterner la posture de sachant et de personne ressource

Vous pouvez apprendre à alterner votre posture. Parfois vous êtes celui qui a la connaissance. C’est d’ailleurs une posture valorisante. Beaucoup de professeurs ont choisi ce métier car ils aiment transmettre et apprendre aux autres.

Mais Internet a changé la donne comme nous l’avons vu précédemment. S’enfermer dans ce rôle de sachant vous sera difficile à vivre quand l’élève n’aura plus besoin de vos connaissances. Il a alors besoin d’une orientation. Il n’a plus besoin du « quoi » mais du « comment ». Et c’est là qu’intervient la posture de la personne ressource.

Vous pouvez vous rendre disponible, au besoin, pour écouter, reformuler, poser des questions et guider l’élève vers les ressources lui permettant d’atteindre son objectif. Un rôle de coach en somme ! C’est une posture de type « basse » où vous vous positionnez à hauteur de l’élève, plutôt que la posture de type « haute » du sachant.

Prenons un exemple concret. Vous souhaitez organiser une exposition réalisée par les élèves de votre classe sur un sujet donné. Plusieurs approches sont possibles. L’une d’entre elles est de déléguer un maximum de tâches aux élèves. Votre rôle ne sera pas de dire à chacun quoi faire mais juste de donner une vision et des règles. A charge ensuite aux élèves de trouver la meilleure façon de réaliser la vision. Vous fournirez les ressources, matérielles et intellectuelles, et vous créerez les conditions pour qu’ils construisent l’exposition par eux-mêmes. Et tant pis si cette exposition est différente de ce que vous auriez imaginé. Ce qui compte, c’est qu’ils la conçoivent eux-mêmes.

4.     Définir des règles de vie de manière collaborative

Les règles de vie ou de fonctionnement d’une classe permettent de poser un cadre de bonne entente entre le professeur et l’élève, mais aussi entre les élèves eux-mêmes.

Je rencontre de nombreux professeurs qui luttent pour faire respecter les règles en classe. Bien que certains élèves aient un réel souci avec l’autorité, la cause de cette difficulté vient essentiellement de la façon dont le cadre est posé. En effet, la façon dont vous allez définir les règles est névralgique. D’elle dépendra le degré d’autorité que vous aurez aux yeux des élèves.

Enseignement : faire rentrer les élèves dans le cadre ou adapter le cadre à leurs besoins ?

Enseignement : faire rentrer les élèves dans le cadre ou adapter le cadre à leurs besoins ?

La façon conventionnelle est de donner en début d’année scolaire à l’élève une liste de règles déjà établies qu’il devra respecter, sous peine de sanction. L’élève subit alors les règles sans pouvoir dire quoique ce soit. Bien entendu, certaines règles justifient ce procédé comme les règles de sécurité, non discutables.

Pour toutes les autres règles, je vous encourage plutôt à les définir ensemble avec les élèves. Prenez une demi-heure et proposez « De quelles règles avons-nous besoin pour bien vivre ensemble cette année scolaire ? ». Passé le moment de surprise dans la classe, vous serez étonné par l’engouement et la participation des élèves à trouver eux-mêmes les règles de vie. Ecrivez alors les règles sur une grande feuille de paperboard au fur et à mesure qu’elles sont dites. Si vous êtes en désaccord avec une règle, vous pouvez le dire et ne pas la marquer. Vous avez un rôle de validateur. Vous pouvez suggérer une règle essentielle qui n’a pas été dite, mais veuillez à que ce soit les élèves qui trouvent leurs propres règles le plus possible.

Une fois la liste établie, entre 10 et 20 règles au maximum, faites valider par la classe cette liste. Pour cela, demandez à chacun de venir signer la feuille. Cet acte est hautement symbolique de l’engagement que chaque élève prend pour participer à l’harmonie de la classe.

Voilà vous avez défini les règles de vie de votre classe de manière innovante et collaborative. Et comme les élèves ont participé, ils vont adhérer car c’est LEUR création. Je peux vous assurer que vous économiserez du temps et de l’énergie tout au long de l’année grâce à ce temps dévolu à la création des règles.

5.     Faire travailler en sous-groupes

La génération Z, à l’instar de la génération Y, fonctionne en réseau. Leurs individus sont adeptes des outils de communication web 2.0 : les blogs, les réseaux sociaux, etc. Interagir avec son voisin de palier ou avec un étranger à l’autre bout du monde fait partie du quotidien. Ils ont ainsi appris à dialoguer, partager, échanger avec l’autre grâce à leur côté « connecté ».

Mettez à profit ce mode de fonctionnement réseau en favorisant les interactions entre élèves, par exemple en les faisant travailler souvent en sous-groupes. Cela développe chez l’élève des facultés d’écoute, de confrontation d’idées, d’interactions verbales, de tolérance, de patience, de travail en groupe, etc.

6.     Enseigner de « nouvelles » matières

Imaginez un instant qu’une personne du XIXème siècle débarque dans notre monde actuel. Il y a une telle différence avec son époque dans la technologie, la culture, la façon actuelle de vivre et de communiquer qu’elle serait complètement perdue

Depuis l’avènement de l’ère de l’information avec Internet, cette évolution s’est accentuée. Le monde est devenu complexe et se complexifie de plus en plus chaque jour. C’est une complexité dans les possibilités d’actions et d’interactions avec l’environnement et entre les êtres humains.

Pour suivre cette évolution, et éviter notamment les césures intergénérationnelles, il serait bon d’enseigner de nouvelles matières à l’école comme :

  • Le traitement de l’information sur Internet : trouver l’information, la trier, la valider, l’analyser, la synthétiser, etc.
  • L’expression sur les médias numériques : écrire un email, poster sur un blog, partager des photos et des vidéos, poster sur les réseaux sociaux, etc.
  • La réputation sur Internet : ce que devient ma vie numérique au fil du temps
  • La sécurité sur Internet : sécuriser mes multiples comptes, détecter les sites dangereux ou porteurs de virus, divulguer des informations sensibles, etc.

Un mot maintenant : Action !

Lisez et répondez à ces questions dans les commentaires :

  • Parmi les méthodes/techniques d’enseignement décrites dans cet article, lesquelles utilisez-vous déjà dans votre métier ?
  • Quelle nouvelle méthode souhaitez-vous tester ?

Pour aller plus loin, je vous recommande vivement la lecture de ces ouvrages :

Termes recherchés par les internautes :

  • enseigner generation y
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A propos de l'Auteur

Rémi Renouleau est Créateur de Cohésion Individuelle et Collective. Coach, thérapeute et entrepreneur, il accompagne les personnes à déployer leur extraordinaire potentiel et les équipes à fonctionner en juste cohésion. Contactez-le

7 Commentaires

  1. Evelyne dit :

    Extrêmement pertinent et informative. Merci, car nous avons les armes pour mieux comprendre et mieux gérer nos jeunes maintenant!

  2. france dit :

    article tres intéressant. merci. je trvaille sur des generations plus agees, a savoir a partir de 50 ans et bcp plus loin . Comment favoriser le contact entre ces générations? en live and on line? . je vous remercie pour votre réponse

    • Pour toucher les générations de plus de 50 ans, autrement dit les baby-boomers, il est intéressant de leur parler de leurs valeurs dominantes : le travail, besoin de reconnaissance de la carrière, respect de l’autorité de fonction, importance de la famille, un certain idéalisme.

      Pour favoriser le contact intergénérationnel, l’outil le plus efficace est le dialogue. Il permet de mettre à plat notre représentation du monde et d’échanger sur les points communs et différences.

  3. […] Pour les instituteurs, professeurs et formateurs : voici 6 nouvelles techniques d'enseignement pour captiver l'attention de la génération Z  […]

  4. Philippe dit :

    Bonjour Rémi,
    je suis coach moi-même mais mon public n’est pas vraiment cette génération Y. Mais je dois préparer quelques cours de gestion pour un public qui en fait partie. Et en lisant l’article, j’ai appris pas mal de chose qui devraient bientôt me servir…
    Merci pour cet information que je conserve au chaud…

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