La pyramide de Maslow, le monde brutal de l’entreprise et la génération Y

La pyramide de Maslow, le monde brutal de l’entreprise et la génération Y

Un des enjeux majeurs de l’intégration de la génération Y en entreprise est la prise en compte de ses besoins.

Quelle que soit leur génération, les êtres humains s’épanouissent et sont performants au travail dès lors que leurs besoins sont satisfaits.

Un digital native découvre souvent le monde de l’entreprise lors d’une première expérience en tant que stagiaire. En plus d’être corvéable à merci et souvent peu payé, il constate que l’environnement, les comportements et les valeurs de l’entreprise sont bien différents de l’idée qu’il s’en faisait.

Il se confronte alors au monde brutal des entreprises : une finalité de profits, une compétition entre salariés, une recherche de performance, un stress souvent présent, certains collègues que l’on apprécie, d’autres moins, devoir rendre compte à son manager, une autorité pas toujours ajustée, les délais à respecter, le client à satisfaire, etc.

Quelle place alors pour l’équilibre vie privée / vie professionnelle dans l’entreprise, graal si convoité de la génération Y ? Comment l’entreprise peut-elle répondre aux besoins de la génération Y ?

C’est ce que nous allons explorer ensemble grâce à la pyramide de Maslow revisitée pour l’occasion par la génération Y. Mais avant cela, un rappel pour savoir de quelle pyramide nous parlons.

La pyramide des besoins de Maslow

Abraham Maslow est un psychologue américain. Dans les années 1940, il a observé et travaillé sur la motivation des gens. Il en a élaboré une théorie, connue mondialement sous le nom de la pyramide des besoins de Maslow. Cette pyramide expose une hiérarchie de 5 besoins fondamentaux de tout être humain.

Cette théorie est contestée car Maslow n’a observé qu’une population occidentale. Néanmoins, il a posé une base cohérente et concrète mettant en lumière les besoins des Hommes. Voici une présentation des besoins de la pyramide de Maslow. Utilisez simplement les flèches pour faire défiler la présentation :

Besoins physiologiques de la génération Y en entreprise

Ces besoins sont prioritaires. S’ils ne sont pas satisfaits, aucun autre besoin de la pyramide ne peut être satisfait. Il est important que le cadre de l’entreprise soit attirant pour la génération Y.

Est-ce que le restaurant d’entreprise sert de la nourriture convenable ? Ou ressemble-t-il à une typique cantine de collège ? Y-a-t’il des fontaines à eau ? Est-ce que les toilettes sont lavées quotidiennement ?

Cela peut paraître trivial, mais satisfaire les besoins physiologiques primaires est essentiel. Et pas seulement pour la génération Y d’ailleurs.

Besoin de sécurité de la génération Y en entreprise

Dans le contexte actuel de morosité économique, il apparaît difficile pour les entreprises de garantir la sécurité de l’emploi pour les salariés, encore moins pour la génération Y moins expérimentée.

Néanmoins les entreprises peuvent choisir de ne pas rester passive vis-à-vis de cette réalité. Les réponses que certaines d’entre elles mettent en place est un management par la peur. Celle de menacer l’employé récalcitrant de licenciement. C’est un pari perdant pour l’organisation. Car le salarié ne fait qu’emmagasiner de la frustration et du stress. Son développement professionnel et personnel reste limité.  Il n’y a pas de créativité, pas d’innovation.

Une autre réponse possible serait de créer des espaces de parole dans l’entreprise entre les employés et le management où pourront s’exprimer les frustrations, les peurs, les non-dits, etc. Concrètement cela se met en place via des séminaires de teambuilding ou d’analyse de la pratique managériale. Miser sur le développement de l’être humain ne donne pas forcément de résultat immédiat. Mais c’est un pari gagnant à terme.

Par ailleurs, la génération Y a besoin de se sentir sécurisée par des valeurs fortes telles que : solidarité, liberté d’expression, intégrité, égalité des rapports, responsabilité, clarté. Ces valeurs doivent être portées par l’organisation, les dirigeants et les managers. Et mises en pratique au quotidien dans l’organisation. Ces éléments répondront au besoin de sécurité.

Besoins d’appartenance et affectifs de la génération Y en entreprise

La multiplication des réseaux sociaux montre clairement que les personnes aiment créer des tribus, et se sentir appartenir à une communauté.

génération Y entreprise

Le besoin d’appartenance est anthropologique, il ne date pas d’hier…

La génération Y est la première utilisatrice des outils virtuels pour créer des communautés. Il apparaît alors impératif pour l’entreprise d’adopter ce type d’outil pour que les employés, dont les digital natives, se regroupent. Les projets transversaux sont aussi un bon moyen de répondre au besoin d’appartenance de la génération Y.

Un exemple : lancer un projet d’amélioration de la qualité d’un produit phare de l’entreprise. Ouvrir la participation à tous les employés. En plus de la créativité que cela va générer, les salariés vont se sentir considérés. Cela nourrit le besoin d’appartenance.

Par ailleurs, avec l’évolution vers des organisations matricielles et internationales, il se peut qu’une équipe soit dispatchée sur plusieurs continents. Certains employés peuvent se sentir isolés. Il est important alors d’organiser des rencontres physiques pour répondre au besoin d’appartenance.

Besoin d’estime de la génération Y en entreprise

L’individu de la génération Y est très à l’écoute de la reconnaissance que son manager lui accorde. C’est pourquoi ce dernier doit lui donner du feedback. Et s’il est immédiat, c’est encore mieux ! Une reconnaissance juste, aussi bien dans les aspects positifs que les axes d’amélioration, nourrit l’estime du salarié.

De même, la génération Y a besoin qu’on lui fasse confiance, qu’on lui donne des responsabilités. Et que l’on croit en elle. Pour cela, mettez en pratique avec elle l’effet pygmalion.

Le respect doit également faire partie des relations entre le management et les employés, pour que le besoin d’estime de soi et envers les autres se renforce. Une action concrète pour cultiver l’estime est d’instaurer une journée positive hebdomadaire (le vendredi ?). Pendant cette journée, il est interdit de juger ses collègues ou de critiquer la façon de travailler du département d’en face. Seuls sont autorisés les feedbacks positifs ou constructifs. Les valeurs suivantes doivent être mises en pratique : bienveillance, coopération, politesse, plaisir. Vous me tenez au courant si vous mettez en place une telle initiative ?

Besoin d’accomplissement personnel de la génération Y en entreprise

Je suis tombé l’autre jour sur un reportage vidéo d’un jeune Y qui racontait pourquoi il avait refusé une évolution de carrière vers un poste à responsabilité, celui de manager. Ses raisons étaient « pas envie de me sacrifier pour mon travail. Envie de garder l’épanouissement que j’ai actuellement dans mon poste ».

L’équilibre vie privée / vie professionnelle fait en effet partie des attentes fortes des digital natives. La génération Y a vu ses parents s’épuiser au travail. Elle aspire donc à une vie meilleure. La carrière professionnelle n’est plus une fin en soi. C’est juste un moyen d’atteindre l’épanouissement personnel.

Voici quelques questions à se poser dans l’entreprise :

  • Le management permet-il l’émergence des talents ?
  • Donne-t-on l’opportunité aux salariés d’intervenir hors de leur champ attitré d’expertise ?
  • La créativité est-elle encouragée ?
  • L’organisation fait-elle une enquête de satisfaction des employés ? Et si oui, est-elle suivie d’un plan d’actions ?

Autant de réflexions possibles à mener pour satisfaire le besoin d’accomplissement de la génération Y. Et des autres également !

En conclusion…

Il est utopique de croire que l’entreprise puisse répondre à tous les besoins de ses salariés, génération Y, X ou baby-boomers. J’attire néanmoins l’attention sur les bénéfices que pourront retirer les entreprises en regardant de plus près la fameuse pyramide des besoins de Maslow. Et en mettant en place des actions simples et concrètes, on n’est pas à l’abri d’un coup de bol : celui où la génération Y s’intègre avec facilité et passion dans son entreprise.

Pour tout savoir sur la génération Y et sa relation avec les autres générations, je vous recommande la lecture de cet ouvrage :

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A propos de l'Auteur

Rémi Renouleau est Créateur de Cohésion Individuelle et Collective. Coach, conférencier et entrepreneur, il accompagne les personnes à déployer leur extraordinaire potentiel et les équipes à fonctionner en juste cohésion. Contactez-le

6 Commentaires

  1. PG dit :

    Bonjour,
    Très bon billet dans lequel je « me retrouve », étant pourtant né en 1976, juste avant la génération Y.
    L’idée de la journée du positivisme renvoie à de saines lectures des accords Toltèques dans lesquelles on insiste sur la puissance de ne pas s’épuiser à critiquer, à ne pas se justifier de ses choix, à ne rien prendre pour soi personnellement, et à faire de son mieux ! Faire toujours de son mieux.
    Je garde l’idée en tête de la journée du positivisme… 🙂
    A tester…

  2. Cédric dit :

    Bravo, Rémi, pour cet article très bien structuré – un chef d’oeuvre du genre oserais-je dire – où tu revisites la fameuse pyramide de Maslow à l’aune des besoins de la génération Y…
    Le grand Abraham Maslow, père de la psychologie humaniste, peut maintenant reposer en paix… La diffusion et l’adaptation des ses investigations psychologiques sur la motivation est solidement assurée par la fine fleur des digital natives…

  3. agbe_fritz dit :

    Heureux de faire votre connaissance

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