Une caricature drôle de la génération Y en entreprise

Une caricature drôle de la génération Y en entreprise

La génération Y en entreprise, cela donne quoi ? Voici des scénettes théâtrales mettant en scène les comportements et les façons de penser de la génération Y en entreprise. Le trait est exagéré, c’est de la caricature. Mais qu’est-ce que c’est marrant… Regardez la vidéo et ensuite lisez l’article.

 

La caricature est souvent basée sur un fond de vérité. Alors j’ai pris les extraits les plus croustillants, pour les passer sur le grill.

Recrutement d’un digital native

« – Vous avez trouvé facilement ? – Oui, oui, avec la fonction GPS de mon Iphone, pas de soucis ! »

La génération Y ultra connectée n’a pas usurpé son nom. Les outils technologiques n’ont pas de secret pour les digital natives et ils les utilisent à foison. On pourrait citer aussi Facebook, Twitter, Youtube, Tumblr, Flickr, Foursquare, Evernote, ou encore des applications populaires sur smartphone comme Google Maps ou AroundMe.

« – Voici notre plaquette. – Je ne suis pas très paperasse »

Etant moi-même de la génération Y, je limite la paperasse au strict minimum. Dès qu’un prestataire de services (banque, assurance, mobile, etc.) me propose une version numérique de son courrier, je m’empresse de prendre l’option. Ainsi plus de paperasse à ranger dans des classeurs volumineux chez moi.

« – Vous pouvez aller surfer sur notre site Internet. – Déjà fait. »

Pour les entreprises qui veulent attirer la génération Y, il ne suffit plus d’avoir un site Internet. Il faut y ajouter une fan page Facebook, animée par un community manager. Un compte Twitter pour entrer en relation directe et rapide avec les futurs employés. Et pourquoi pas ajouter aussi un compte Pinterest, qui permet de partager des photos et illustrations, de façon créative et virale.

« – Je vous propose que nous rentrions tout de suite au cœur du sujet. – Ça me va. Combien ? »

La génération Y est une génération « cash ». Pas de détour, pas de longues phrases compliquées et ennuyeuses. Juste un langage direct, qui va à l’essentiel.

Le quotidien du bureau avec les collègues d’une autre génération

« – Tu pourras penser à mettre les devis en attente dans ma bannette ? – Why ? »

On est ici en plein dans la recherche de sens pour accomplir une action. Pourquoi faire une action si le whyer ne comprend pas pourquoi il doit le faire ? Dès que le sens est donné, le jeune Y agit. Enfin… Encore faut-il qu’il comprenne ce qu’il doit faire !

Enjeu : rétablir la communication et la compréhension entre les générations pour éviter le combat !

Enjeu : rétablir la communication et la compréhension entre les générations pour éviter le combat !

« Au fait, c’est quoi une bannette ? »

Une bannette est un bac à rangement pour les dossiers papiers. Avec l’avènement de l’informatique et du tout numérique, les bannettes ont déserté l’entreprise. Notre jeune de la génération Y ne connaîtra donc jamais les bannettes qui débordent !

« Dejà, il croit tout savoir. Ensuite il veut tout changer. Et enfin il n’écoute rien de ce qu’on lui dit. »

Cette phrase dite aussi bien par le jeune de la génération Y que par son aîné, génération X ou baby-boomers, résume à elle seule les problèmes de communication entre les générations dans l’entreprise. Chaque génération a sa propre vision du monde et son propre fonctionnement. Si chacun ne prend pas la peine de comprendre comment fonctionne l’autre génération, alors il y a incompréhension. Des non-dits s’en suivent. Jusqu’au clash.

« – C’est indiscret de te demander ce que tu faisais chez toi ? – Bah non, télétravail. »

Le travail à distance depuis chez soi est une attente de la génération Y. En effet la présence physique n’est plus nécessaire à tout instant au bureau, grâce aux nouvelles technologies et à Internet. En 2012, une étude du Ministère de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur a évalué à 12,4% la proportion de salariés français pratiquant le télétravail plus de 8H par mois, dans les grandes entreprises. C’est peu. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Finlande ou encore au Danemark, plus de 20% des salariés pratiquent le télétravail. Les entreprises françaises sont frileuses à ce concept, car elles auraient alors moins le contrôle sur leurs employés. L’autonomie est une valeur forte de la génération Y. Peut-être faudrait-il faire évoluer le management de nos entreprises nationales ?

La conformité et la génération Y, cela fait deux !

« – Tu ne comptes pas y aller dans cette tenue, il faut être sérieux quand même ! – Bah quoi, qu’est-ce qu’elle a ma tenue ? »

La génération Y remet en cause l’autorité et les codes. Comme c’est une génération entière, il n’est pas question d’avoir un habillement pour le travail et un autre pour la maison. Le style vestimentaire est le même quelle que soit la situation. Il reflète l’identité du digital native. Et celui-ci ne comprend pas pourquoi il a besoin de se changer pour aller voir un ‘gros’ client.

« Il se contentera de ma tenue, et puis basta ! »

La génération Y remet au goût du jour l’adage « l’habit ne fait pas le moine ».

Le fameux entretien annuel d’évaluation

Plutôt qu'une évaluation annuelle, la génération Y s'attend à un feedback permanent de sa hiérarchie

Plutôt qu’une évaluation annuelle, la génération Y s’attend à un feedback permanent de sa hiérarchie

« – Nous allons faire un point sur cette première année. L’entretien d’évaluation est un moment d’échange entre un manager et chaque membre de son équipe. – On ne le fait pas toute l’année, ça ? – Si, si, mais là on le fait de façon un peu plus formelle »

Habitué à l’immédiateté des relations et des informations, la génération Y ne comprend pas pourquoi il faut attendre la fin de l’année pour un entretien d’évaluation. En réalité, la clé pour un management efficace d’un digital native est de dialoguer avec lui toute l’année, et de façon informelle. La communication d’un whyer étant directe et sans détour, le manager aura un feedback immédiat. Ce feedback devra aller dans les deux sens pour être efficace.

« – Je voudrais que tu me dises en deux mots, où tu en es, et dans quel état d’esprit. – Je m’emmerde »

Ça, c’est plutôt mauvais signe dans la bouche d’un jeune embauché ! La relation au travail a changé pour la génération Y. La finalité du travail n’est plus la réussite professionnelle, ce qui correspond plus aux générations précédentes, la X et les baby-boomers. Pour le whyer, le travail est avant tout une source d’enrichissement personnel. Il doit ainsi avoir du sens, être stimulant et correspondre aux attentes profondes de l’individu. Sinon, ni une, ni deux, le jeune de la génération Y ira voir ailleurs, où il trouvera un meilleur potentiel d’épanouissement.

Pour aller plus loin

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A propos de l'Auteur

Rémi Renouleau est Créateur de Cohésion Individuelle et Collective. Coach, conférencier et entrepreneur, il accompagne les personnes à déployer leur extraordinaire potentiel et les équipes à fonctionner en juste cohésion. Contactez-le

8 Commentaires

  1. Jean-Philippe dit :

    C’est tellement vrai ! 🙂

    En entretien de recrutement, j’ai eu il y a quelques années un jeune candidat qui me prévenait en début d’entretien qu’il n’avait ni papier ni stylo mais qu’il allait prendre des notes sur son smartphone …

  2. Cédric dit :

    La génération Y en entreprise : une révolution qui balaye les conformismes sociaux dans lesquels notre société française se fige obstinément…
    Scénarios très représentatifs. Bravo pour l’article !

  3. bapolos dit :

    Super cet artcile j’ai 34 an tout frais et je suis partagé par mes attentes, les attentes de ma famille, « oui papa un boulot stable » et mon manager qui decidement ne comprend pas tout  » une fois par an on se rencontre et il dit connaitre mon travail 🙂

  4. Grezy dit :

    Je suis exactement le jeune de cette video. Et c’est triste croyez moi. J’ai démissionné de mon ancien boulot (financement de l’innovation) car je trouvais le monde de l’entreprise faux et absurde (y compris le dress code, ma tenue change-t-elle le contenu de mon travail?.), voir problématique éthiquement dans certains dossiers. Les horaires etaient militairement inutiles, et le baby foot et les primes ne suffisaient pas à donner du sens à un fond qui n’en avait pas. Demission. Aujourd’hui ingenieure (alors que j’ai un doctorat mais bref), je mennuie à mourir. Un système hierarchique absurde, au lieu daller au but pour faire reussir le projet, non, on fait des réunions avec une hierarchisation sans fin. Impossible de prendre des initiatives, et mon chef semble refuser d’utiliser le plus petit outil informatique, même un pauvre dossier partagé. Mon chef semble egalement estimer que je devrais avoir pour lui un respect inné de par sa position (ah bon ?), moi je suis là pour atteindre un objectif technique, pas pour obeir à un ordre sans rien dire s’il ne fait pas avancer le projet. Des fois je me demande même si mes responsables sont encore au service de leurs projets, tellement ils refusent toute amélioration. Et tout va si lentement dans la reflexion, c’est à peine croyable… Bref, j’ai refusé d’être renouvelée. Alors, chouette cet article, mais où va ce jeune après, je voudrais bien aller avec lui….

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